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#1 26/02/2022 16:00:28

de Chateaubriand
Vieille Maison

Quelque chose qui cloche

Son esclave Maure vint lui apporter un breuvage chaud que son ami Calydan de Sardaigne lui avait envoyé, et qu’on appelait Qahwa, et qui était arrivé de cyrénaïque depuis l’Afrique noire par caravane. L’esclave Maure, Haschish, lui avait été envoyé par feu son ami Pentium de Merrekesh, à l’époque où les balbutiements de leurs relations laissaient présagés une entente cordiale. Frederico se saisit de la coupelle, le regard traversé d’une once de remords. Puis il prit sa gazette matinale qu’il commença à feuilleter. Un bâillement terrible faillit lui décrocher la mâchoire.

Saori du Wessex avait été trahie. Tiens. Au moins une souveraine encore plus pathétique et désespérée que lui. La nouvelle ne fut pas sans lui faire esquisser un sourire, ne serait-ce que quelques secondes. Mais non décidemment, quelque chose clochait. Il sorti avec sa tasse se dégourdir les jambes sur la terrasse de son palais, qui surplombait Tolède. La cité, alternance d’ocre et de blanc était lézardée par le clair obscur de cette matinée qui s’annonçait ensoleillée, et ou juste quelques nuages immobiles s’étalaient au loin.Quel ennui, non vraiment. Il y avait quelque chose qui n’allait pas, mais il ne savait pas réellement quoi. De lignée germanique, descendant des Hohenstaufen, il lui avait été légué Salamanca par son arrière grand parent Charles Quint. Il s’était ensuite renommé Frederico, pour faire plus local, et carliste, pour se raccrocher à la religion dans cette Castille dévote. Un serviteur lui apporta une missive. Un certain William Wallace d’Ecosse. C’était rédigé dans un mélange de français et de castillan totalement indigeste. « Au moins a-t-il fait un effort, mais ce n’est clairement pas le même degré de civilisation » songea Frederico. « Et certainement quelques origines irlandaises pour ne rien arranger » se renchérit-il à lui-même.

Puis vint une carte postale. C’était tout nouveau. C’était la nouvelle mode dans les cours européennes. Son vieux cousin lotharingien, Guronce de Lix. Depuis Saint-Moritz. Il en avait profité pour faire du repérage et afin de joindre « l’utile à l’agréable ». Ce bon vieux Guronce. Frederico le connaissait bien. Ils avaient joué ensemble dans les coursives des châteaux allemands, et à patauger dans les douves. Un gamin bizarre du reste, entre apathique et capricieux. Un mélange étrange, qui ne pouvait qu’augurer funestement de la personne qu’il serait une fois adulte. Enfin, c’était tout de même un parent, et il avait pris l’habitude de lui envoyer des lettres régulièrement depuis ces années d’enfance. Bien sûr, Frederico s’en contrefoutait et donnait soin à ses conseillers de rédiger des réponses se voulant affectueuses, avec des souvenirs inventés, peu importait, tant que son cousin et lui gardaient de bons contacts. On ne savait pas de quoi demain serait fait après tout, et on parlait déjà de lui pour la couronne impériale. « Ca promettait » comme on disait à la cour même du seigneur du Vermandois.

Une missive d’un seigneur de l’Est à présent. Kaï ou Kae. Quelque chose dans le genre. « Qu’est-ce que cela ? un barbare mongole ? » tempêta Frederico, en jetant la lettre, sans même la lire. Non vraiment rien ne collait. Albert de Hesbaye, un breton en Galicie peut-être ? Et fourbe qui plus est. Un Zoulou en Catalogne. Tout était sans dessus-dessous. Un Impérator en Sardaigne. « Comme si un empereur pouvait naître sur une île si petite », songea Frederico, avec un rictus de mépris. « Enfin, au moins, celui-ci va peut-être créer un peu d’action pour tromper notre ennui, et puis, c’est nôtre ami en principe. » Un doute l’assaillit soudain. Avait-il des amis ? Et plus grave, était-il utile d’avoir des amis ?


Non vraiment les choses étaient grave là. Il fallait lutter contre cette mélancolie. « Qu’on prépare, mon armée et mon cheval » tonna Frederico. Cette Espagne aride, il ne l’aimait pas vraiment, et la situation ne l’emballait pas vraiment non plus. Mais y avait-il une autre option ? Il serait peut-être un roi Castillan. Peut-être était-ce là un avenir honorable. Ou peut-être mourrait-il sur le champ de bataille. Mais il fallait à tout prix tromper cet ennui, c’était une question de survie.

Dernière modification par de Chateaubriand (26/02/2022 16:03:13)

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#2 05/03/2022 11:46:49

de Chateaubriand
Vieille Maison

Re : Quelque chose qui cloche

L'effervescence batait son plein à Tolède. Partout on élevait des monuments à la gloire de dieu. Le monde intellectuel et littéraire vivait une apogée. Notamment avec Augusto Caruaña, le grand poête ibérique dont la réputation grandissait partout en Europe.

Les victoires de Frederico III et de l'ordre moral qu'il véhiculait faisait souffler un vent d'espoir et d'enthousiasme parmi la population. Le sinistre et manipulateur Albert de Hesbaye, sécéssioniste galicien et hérétique notoire, avait été sèchement vaincu en Leon. L'unité de l'Espagne se profilait. Le commerce prospérait, propice aux échanges et à une émulation culturelle saine, sous la conduite des bonnes moeurs catholique. 

Mais déjà se profilait à l'horizon d'inquiétant nuages. L'Europe de l'Est était en proie à une fédération tentaculaire. Tandis que la France se préparait à entrer dans un âge sombre et une guerre civile longue et douloureuse.

Dernière modification par de Chateaubriand (05/03/2022 11:47:38)

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#3 06/03/2022 20:05:46

de Chateaubriand
Vieille Maison

Re : Quelque chose qui cloche

La colère était grande dans la petite bastide de Teruel, quelque part en Aragon. Les gobelets en fer volaient. Le brave serviteur maure Haschich failli même se faire découper, tant la fureur de Frederico était grande.

- Comment on me refuse le titre de Baron, après tous mes exploits ? Alors qu'on le donne même à une tocarde comme Saori ?

La furie se transforma bientôt en une froide résolution, tandis qu'il plantait son poignard dans la grande table en bois massif  :

-Qu'on arnarche mon meilleur cheval, je vais aller voir la caisse de dépot et consignations des titres et des baronies, leur dire ce que j'en pense de tout cela.

Il lança un dernier regard empli de bile envers Haschich, qui était prêt à s'enfuir par la fenêtre si besoin était, puis quitta la pièce d'un pas bruyant.

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#4 08/03/2022 22:14:03

de Chateaubriand
Vieille Maison

Re : Quelque chose qui cloche

La situation allait de mal en pis pour notre héro. Suite à la folie de Pentium, qui s'était reconverti sculpeur d'excréments (il prétendait que c'était de l'art et qu'un jour ce serait reconnu comme tel), une régence des territoires de celui de ce dernier avait été organisée, avec une évidente collusion d'intérêt, par un seigneur Allemand, vieille connaissance de Frederico, et qui tentait de lui nuire.

Heureusement il fut vite renversé, les sbires qu'il avait envoyé pour gérer la contrée furent égorgés et la splendide casbah royale de Marrakesh avait été immédiatement investie par un intriguant du nom de Silent Requiem, qui déclara en outre tout de suite que ça allait chier. Ou bien peut-être avait-il dit que c'était à chier, en pinçant son nez, avant de faire évacuer les dernières créations de son prédecesseur Pentium. Les sources divergeaient sur ce point. 

La région était on ne peut plus contestée. Après la disparition du triste Albert, qui à défaut d'être de parole, mourra dignement les armes à la main, après la félonie inqualifiable de Zoulou, qui avait remué notre héro ibérique dans au plus profond de ses tripes. Un nouvel acteur était intervenu dans le paysage.

- Un double front encore ? Pensait Frederico perplexe, lui qui avait toujours cherché la paix et la concorde pour la grande ibérie dont il rêvait.

L'idée ne l'effrayait pas plus que ça, il n'était pas de ceux qui rechignent au combat et grapillent des territoires de manière fort lamentable (toute ressemblance avec certains seigneurs existants ou ayant existés serait fortuite), mais tout de même, il aspirait à un peu de paix et de bonheur pour son peuple.

Oui, Frederico n'avait que des bons sentiments et de nobles intentions. C'était ce qu'on appelle un chic type, voire même un modèle. Il eût du être sacré roy dors et déjà tant il symbolisait cet idéal de bravoure et de rectitude morale. Bien sûr, il n'aurait jamais osé parler de lui de la sorte, tant la modestie l'étouffait.

Quoiqu'il en soit notre parangon d'altruisme et d'abnégation allait encore être confronté à la lutte et aux affres de la guerre. Ah ! Hélas, c'était tout le drame de sa vie !

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#5 10/03/2022 21:34:41

de Chateaubriand
Vieille Maison

Re : Quelque chose qui cloche

Frederico passait en revue ses plus belles montures, les plus nerveuses, les plus puissantes surtout.   Son cousin français organisait une grande joute en son honneur (en l'honneur de qui d’autre cela aurait-il pu être d’ailleurs ?).

L’excitation était à son comble.  Il ferait honneur à son cousin, d’une part car il en avait besoin pour sa réputation et prouver ses compétences à l’Europe, et d’autre part car il était un peu usé d’avoir affaire avec de menus seigneurs locaux, tel que Zoulou, ou autre Theodens. Frederico se voyait comme le protecteur de la grande Ibérie, et prétendait ainsi à entrer dans le grand jeu, à faire parti des grandes cours et des grands d’Europe. Aucun irrespect pour ses voisins, mais il les méprisait fondamentalement et ne se voyait rien de commun avec ces éleveurs de chameaux et autres cracheurs de feu.

On jouait dans une autre catégorie. On avait du sang espagnol dans les veines. Le blason de sa famille était accolé d’un fougueux taureau et non d’une belette ou d’un hérisson qui se cache dans son terrier comme certaines autres maisonnées. Ici, on aimait la corrida et le beau jeu. D’ailleurs El Benzema avait ridiculisé le français Mbappé au jeu de la balle, et Frederico y voyait un présage de sa grande Ibérie dont il rêvait, dominante et rayonnante. Non décidemment, il fallait que Frederico s’émancipe de ce terreau local peu favorable, de cette mentalité de tocards et de gagne petits. «  Même les éleveurs de Yaks et les cultivateurs de pomme de terre de l’Est font mieux que nous » songeait Frederico avec dépit.

Car plus globalement, la situation était d’un ennui mortel. Frederico ne daignait même pas regarder l’Est de la carte justement, il n’y voyait qu’un agglomérat de seigneurs couards, et de deux pecnos qui se tiraient la bourre en cyrénaïque et en Grèce pour prendre le contrôle de quelques oliviers et autres ruines. Tout cela était sans intérêt réellement. Heureusement que les nations civilisées d’Europe occidentale remontait un peu l’honneur de la chevalerie, Frederico en tête bien entendu.

Frederico n’était pas né pour vivre comme une carpe, nageant pitoyablement en rond dans son petit bassin,  mais bien plutôt un gracieux poisson volant, survolant les éléments, ou s’écrasant sur le pont d’un navire, selon les circonstances. Quoiqu’il en soit, il était de cette race d’hommes qui comptent bien profiter des bienfaits de l’existence jusqu’au bout. Pour l'empêcher de réaliser sa glorieuse destinée, il faudrait venir le chercher, armes à la main.

En attendant, cette joute serait l’occasion d’humilier quelques grands d’Europe, et de montrer à la face du monde qui méritait de régenter l’Europe. 

Dernière modification par de Chateaubriand (12/03/2022 10:07:15)

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#6 12/03/2022 10:04:48

de Chateaubriand
Vieille Maison

Re : Quelque chose qui cloche

- Mais quel tas de merde! Quelle ordure ! Quel fumier !

Frederico fulminait, éructait. Il avait sorti une long épée et massacrait un mannequin de paille dans la cour de la caserne aragonaise où il était stationné  et où il avait rassemblé quelques preux de Castille.

- C'est toujours la même histoire, reprenait-il en écumant de rage, toujours ce bon vieux mépris pour les princes allemands.

- Que vous est-il arrivé seigneur ? Demanda Augusto Caranã, le célèbre poète et conseiller du héro ibérique, qui avait fait le déplacement depuis la nouvelle Castille.

- Mais c’était pareil lorsque nous étions enfants, repris Frederico qui semblait se parler à lui-même, il y avait toujours cette petite condescendance à peine voilée car nous parlions français avec un accent. Et aujourd’hui cela continue, et c’est doublé d’un mépris pour l’Espagne, qu’on juge comme une puissance périphérique
.
- Mais de qui parlez vous ? Demanda Augusto.

- De qui ? Mais de ce faquin voyons. De ce brigand de Guronce de Lix, qui organise des joutes sans mêmes nous inviter.

- Il a osé ? Demanda Augusto éberlué.

- Il a osé, répondit Frederico en contenant sa fureur. Pire, lorsque je venais lui faire remarquer avec retenue et humilité que j’étais disponible pour jouter, ce coquin m’a fait savoir que la liste des convives avait été fixée, qu’il n’y avait plus de place.

-Oh ? répondit Augusto, outré par la chose.

- Il ne l’emportera pas au paradis, marmonna Frederico en serrant les dents et en assénant un coup d’épée sur le mannequin qui tombait à présent en miette.

Alors fut annoncé des visiteurs, un groupe de cavaliers pénétra dans l’enceinte de la caserne. Ils portaient des épées recourbées, des vêtements amples et des turbans sur la tête. Leur arrivée fit grande impression dans la cour, mais suscita aussi une animosité et une réprobation certaine.

-Des Mahométans seigneur? s’indigna Augusto.

-Euh, des mahométans ? Le sont-ils ? J’ai ouïe dire qu’ils adoraient le Christ et adulaient la figure de la vierge.

- Mais seigneur, ne sommes-nous pas censés être les champions du christianisme ? D’un christianisme pur et inaltéré ?

- Mais oui, mais oui, tout à fait, répondit Frederico, gêné aux entournures. Mais ces braves populations ne vivent dans le péché que par ignorance, à nous de les raisonner et d’en faire de bons chrétiens. Ils se rangeront à la raison quand ils verront nos valeurs et notre style de vie hautement supérieur. Je les emmènerai voir le chantier de la Cathédrale de Tolède au besoin, ça achèvera de les convaincre. Et puis ce n’est pas comme s’ils étaient vraiment hérétiques comme ces pourritures des protestants ou pire, les orthodoxes. Oh et puis merde, envoyez une contribution au Saint-Siège et nous serrons bon pour cette fois..

Augusto tombait des nues. Le seigneur qu’il pensait être un parangon de vertus chrétiennes semblait prendre toutes ces questions à la légère. Déjà que des rumeurs de légèreté sur ses mœurs circulaient justement dans toute l’Espagne, ça n’arrangeait rien à l’affaire. Frederico aurait en effet une, voire plusieurs maîtresse dans chaque ville. Celui-ci s’en défendait en privée en arguant qu’il lui fallait bien un héritier mâle, et que ce n’était pas de sa faute s’il ne tombait que sur des femmes stériles.

Haschich était allé accueillir les cavaliers enturbannés, à la face burinée par le soleil, avec qui il semblait partager la langue. Après les salamalec de circonstances, ils furent conviés à entrer dans la bâtisse pour parlementer. Augusto dut se pincer le nez pour pouvoir supporter ce mélange d’odeur de rat crevé et de fennec.  L’indignation morale et la répulsion qu’il éprouvait étaient à son comble.

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#7 13/03/2022 22:31:24

de Chateaubriand
Vieille Maison

Re : Quelque chose qui cloche

La liesse était phénoménale à Barcelone, où Frederico entra sur son cheval auréolé de la couronne de Castille et paré de son plus beau plastron. On jetait des fleurs depuis les appartements. Certains même en pleuraient.

Seule ombre au tableau, l'Aragon était tombé aux mains du renégat Zoulou, qui, s'était échappé avec avoir vidé tous les coffres. Toutes les couronnes d'Espagne n'étaient donc pas réunies, ce qui voilait le coeur de Frederico.

Son ancien ami Calydan était parti dans une vendetta d'ordre personnelle, l'orgueil blessé. Il n'avait jamais rien compris à ce qu'était l'esprit ibérique. Et que la nécessité de protéger le territoire contre les menaces devaient être toujours le souci premier du souverains des couronnes d'Espagne.

Mais le seul sermet dont Frederico était redevable, c'était son serment envers l'Espagne éternelle, et son peuple. En guerre depuis la première saison, il méritait tout ce qu'il possédait, il ne faisait pas partie de cette race de gratte-territoires.

Posséder l'Andalousie et Grenade, qui était des protectorats directs de Frederico, se méritait. Fouler le sol espagnol, se méritait. Un siegneur devait payer par son sang et sa bravoure cet insigne honneur.

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#8 14/03/2022 22:27:36

de Chateaubriand
Vieille Maison

Re : Quelque chose qui cloche

Frederico avait le coeur lourd. Oui le coeur lourd.
Il en venait même à tout remettre en cause. Il n'était pas fait pour une telle vie.
Il avait pourtant insisté, qu'il fallait plusieurs terres au seigneurs au départ de cette course à la couronne. Car un seul territoire, cela favorisait la concentration et cette mentalité de gratte-territoire.

Ah elle était loin l'époque de COVID, comme dans un rêve évanoui. Frederico se rappelait avec émotion d'un certain seigneur Bricec. Là on était dans un tout autre niveau. On était en face d'une araignée tissant sa toile méticuleusement. Là on était dans le registre de la finesse et du calcul. Au sommet de la chaine alimentaire animalière.

Non ici, il n'y avait rien que vide et désolation. La situation avait été celle-ci en Espagne :Une trahison d'Albert de Hesbaye, auquel Frederico n'en voulait pas du reste. L'homme avait ses raisons. Un seigneur peu motivé au sud, quoique loyal et avec qui on pouvait discuter. Et puis il y avait Zoulou. Ah Zoulou. C'était tout une mystique. Zoulou était certainement un génie qui s'ignorait, et qui jouait à un jeu qui dépasse l’imagination de tout le monde. Ainsi, il jouait tout à contretemps, mais il le jouait bien. Une diplomatie pour le moins lunaire. Des choix étonnants. C'est bien simple, Zoulou était décalé et en porte-à-faux sur chaque saison. Une sorte de symphonie géniale de fausses notes et de dysharmoniques. Il serait trop fastidieux d’énumérer les errements du seigneur Catalan. Mais notons simplement qu’on ne pouvait rien lui reprocher au demeurant. C’était un seigneur droit, étranger au sentiment charognard propre aux gratte-territoires.

L’Espagne était donc un désert pour Frederico, qui avait du se construire seul, à la force de l’épée et des chevauchées. Une régence stérile, qui lui avait couté un ou deux tours de tracas et d’immobilisme, mais lui sauvait cependant à présent les miches. On lui parachutait un seigneur, qui heureusement semblait un peu comprendre les choses et vouloir collaborer, c’était au moins ça.Non vraiment, on ne reprendrait plus Frederico à ces jeux de gratte-territoires. Il n’était pas fait pour ça. Il était fait pour partir à l’aventure, peut-être pour le nouveau monde. Etudier l’astronomie et le champ des idées. Mais frayer avec des seigneurs de petite envergure et mesquins qui plus est, très peu pour lui.Notre lecteur curieux se demande certainement à présent ce qui voilait le cœur de notre preux héro ? C’était tout ce marasme et toute cette nullité ambiante. Car telle était la situation dans cette triste Espagne ruinée et moribonde.

Revenons donc en arrière pour comprendre, et puisque le lecteur aime tout savoir, votre aimable narrateur impartial et désintéressé va tout révéler lui de l’affaire.:Frederico se retrouva donc en guerre contre Albert et Pentium, dès la première saison, comme il est de notoriété publique. Zoulou menaçait de lui déclarer la guerre, mais Zoulou ne le fit pas, car Zoulou jouait à contre-temps, comme exprimé auparavant. Ou plutôt Zoulou jouait à un jeu que seul lui comprenait, avec une stratégie propre. Une sorte de stratégie trop élaborée, trop éthérée, qui en devenait caduque dans le réel plat et sans relief. Il advint donc que notre héro pu s’en sortir. Et il fut contacter par Calydan, un Impérator auto-proclamé de Sardaigne. Bien sûr ce contact fut vu comme une aubaine par Frederico, qui était à l’époque dans un pétrin inextricable. Calydan lui proposait donc de remonter par Algeria et de venir l’aider par les Baléares. Bien sûr, Frederico accepta, car il n’avait d’autre option, et enfin un seigneur avec qui discuté du reste, cela n’était pas sans gâcher la chose.

Quelles étaient les intentions réelles de Calydan ? Votre humble narrateur va tenter d’expliquer les raisons de ses options et comportements.Calydan est fondamentalement est de notre avi un bon seigneur, mais qui a hérité d’une position compliquée. Il a par conséquent choisi la voie diplomatique, mais ce faisant, il a refermé toutes ses voies d’expansion. Il a choisi de ne pas aller ni vers Pier, ni vers Theoden, ses deux grands débouchés territoriaux, du fait que sa position était faible, qu’il n’avait pas l’imagination de monter des combinaisons contre eux, ou qu’il n’en a pas simplement eu l’opportunité. De fait, coincé territorialement, quelles étaient les opportunités de Calydan, autre que trouvé des débouchés bariolés en Espagne ? Profiter du chaos là-bas pour installer une petite colonie sur la côte catalane. Le plan se tient. Et il faut dire qu’en termes de Chaos, il avait ce bon vieux Frederico, et que ce dernier s’y connaissait. L’engagement de Calydan était donc un choix logique, tout autant intéressé que désintéressé. Dans une perspective calydanienne, il se voyait certainement comme un libérateur et un seigneur altruiste. La réalité était sans doute bien plus froide et mécanique.

Ensuite dans notre équation, nous trouvons Theoden. Ce que Frederico appelait un gratte-territoire. Aucun mépris là-dedans, mais une simple observation brute. Frederico pensait d’ailleurs que la stratégie de gratte-territoire était la meilleure stratégie pour ce qu’on eu pu renommer le jeu des pleutres et des attentistes. Theoden était donc un gratte territoire à la diplomatie minimaliste. Tout l’inverse de Frederico du reste. Songez que Frederico lui avait envoyé une ambassade à la première saison, et que Theoden lui avait envoyé une fin de non recevoir. Et depuis, plus aucune nouvelle. Donc quand votre humble narrateur parle de diplomatie minimaliste, veuillez bien considérer qu’il s’agit là d’un euphémisme. Il faut bien plutôt entendre une diplomatie du mépris et du foutage de gueule.

Enfin, citons en dernier élément de notre équation, Ozric. Celui-là Frederico n’avait rien à lui reprocher. Il avait hérité d’un territoire ingrat et guerroyait contre les impérialistes dans le sud de l’Italie. Ozric faisait partie de l’alliance des gratte-territoires, mais pouvait-on l’en blâmer ? C’était un peu comme Frederico qui avait évolué à sa périphérie, en contemplant le gouffre et le vide de cette alliance de pleutres, sans jamais cependant s’en sentir.

Nous pourrions parler de Pier de Biskaria, plus loin. Mais lui, Frederico n’avait quasiment aucun contact. Il était dans ses alliances  des puissances centrales. Il s’en sortait bien du reste. Admirablement bien. Avec une alliance de pleutres sur son front sud, Zoulou au sud-ouest, Captain les bons coups au nord, et son alliance des puissances centrales, il était tranquille pour un bon petit développement de pépère. Inconstesté. Frederico en faisait d’ailleurs à présent son favori. Les planètes étaient alignées.

Nous avons nous posé et introduit les bases de notre drame. Non pas notre drame de Paris, comme Hidalgo, bien qu’il y avait là un rapport ténue avec l’Espagne là encore. Nous pourrions cependant citer Silent, qui venait d’être parachuté dans ce bourbier lamentable. Le pauvre ne savait pas encore ce qui l’attendait. Sinon il n’aurait pas signé, bien entendu.C’est ainsi qu’il advint à la saison deux que Frederico, par un coup de maître, avait réussi  se rabibocher et consolider son front sud, à écraser Albert, et à conserver la neutralité de Zoulou. Tandis que les contacts avec Calydan continuaient. Et celui-ci lui proposait maintenant de rentrer dans leur alliance de gratte-territoires. Quel honneur ! Bien entendu, aucune joute n’était proposée à Frederico, aucune aide de quelque nature. On attendait qu’il déblaie le terrain. Aucune nouvelle de Theoden, le gratte-territoire de l’extrême.

Le plan devait être celui-ci, approchez-vous, accrochez vos mirettes, votre humble narrateur va tout vous compter dans le menu détail ; le plan était donc celui-ci :Frederico et Theoden devaient dépecer ce qui restait du territoire de feu Pentium. Bien sûr, la régence défavorisait totalement Frederico, qui avait de plus dans l’intervalle d’autres fronts. Frederico avait les deux meilleurs chevaliers de Pentium face à lui. Il allait donc jouer le bélier, pour récupérer Andalousia et Granada, en annihilant le gros des forces ennemies, pendant que gratte-territoire Theoden, qui jamais ne l’avait contacté sur une éventuelle stratégie ou partage, allait aller cueillir la riche Marrakesh comme une pâquerette dans un champ. Après tout, pourquoi pas, ça peut se faire, si vous avez l’ambition d’être le bouffon du roi et le couillon du siècle. C’est une option qui peut être totalement viable.

Il advint aussi dans l’intervalle que Zoulou s’était félonisé sur Frederico. Bon, Frederico devait l’avouer, il l’avait un peu fait exprès. En réalité la stratégie de Frederico était d’aller choper Murcia avec 120 hommes. Et si Zoulou était assez stupide pour aller tenter de prendre Murcia, il se féloniserait. Il est aussi à noter que Zoulou aurait pu prendre Murcia la saison passée. Mais comme nous l’avons déjà dit, Zoulou faisait du Zoulou, et les motivations et raisons de Zoulou étaient insondables. Tout cela n’arrangeait pas tant que cela Frederico cependant, car Zoulou était un peu la puissance tampon qui lui permettrait de reconsolider son bloc en attendant les prochaines aventures. Mais Zoulou faisait du Zoulou, se félonisait, et laissait tomber facilement le verrou des Baléares, sous l’œil effaré de Frederico. Bien sûr, Frederico ne voyait pas d’un mauvais œil que Calydan vienne à ses frontières, leurs relations étaient bonnes, mais il aurait cependant aimé que le verrou des Baléares résiste un peu, ne serait-ce qu’une saison, le temps que le rapport de force soit en sa faveur, et que l’Espagne soit constituée et puissante.

Car ce qui embêtait Frederico, ce n’était pas Calydan. Calydan était légitime. Non, c’était le gratte-territoire à la diplomatie absente qui venait dans son sillage, le teckel Theoden. Il était inconcevable pour Frederico d’avoir ça sur sa frontière sud et en plus à se pavaner à Valence, à Barcelone ou que sais-je. Calydan avait certainement conscience de tout cela, et il jouait à l’imbécile, de manière plus ou moins consciente. Ici nous ne jugerons pas le cœur de l’homme. Ainsi Calydan suggérait à Frederico d’aller vers Valence, tandis que lui irait vers la Catalogne. Comment ? Allez vers Valence qui comptait 20 000 habitants, en laissant de côté la Catalogne à portée de main qui en comptait 27 000 et était florissante ? A ce stade Frederico se demandait si on était pas dans le foutage de gueule le plus complet. Il avait encore un doute mes chers amis, voyez-vous, car Frederico est un grand naïf dans l’âme.

Les conditions étaient donc celles-ci. Frederico ferait partie d’une alliance, en ayant fait le gros du boulot en Espagne, il allait faire le plus gros boulot en Andalousie et Grenada, il n’était invité à aucune joute, n’avait aucune aide, et en plus allait avoir une double frontière avec un gratte-territoire (qui voulait lui déclarer la guerre à la saison 2, c’est une info que nous avons négligé de vous fournir) qui n’avait eu à combattre d’aucune manière, et serait en pleine forme et totalement orienté pour aller emboutir notre bon con d’Hidalgo tout à loisir. Mais en plus de cela, notre cher Frederico devait renoncer à la terre la plus riche et la plus peuplée d’Espagne, certainement par bienséance, et sur un principe d’hospitalité bien connu. Ce plan aurait pu plaire à Frederico. Après tout, dans un moment d’égarrement, pourquoi pas ? Jouer le gratte-territoire. Rentrer dans le rang, se léser soit même pour plaire à autrui. Jouer l’idiot de service, le déblayeur et en plus s’assoir sur les avantages que cela devrait induire. Oui pourquoi pas vraiment. Jouer une belle partie de bélier, de neuneu de service, d’idiot du village, de rigolo de Kermesse, pour finalement se faire trahir dans 3 tours car Pier de Biskaria sera à son summum, et que l’alliance des gratte-territoire ne s’attaque qu’à plus faible que soit. C’était une option tout à fait valide. Renoncer à la puissance, tendre les bras à la médiocrité, tendre les bras à l’impuissance. Donner un blanc seing à autrui, avec la naïve assurance qu’on prendra bien soin de vous en récompenser.

Le petit souci là dedans, votre narrateur indépendant va vous le dire, c’est que Calydan vivait dans le petit monde de Calydan. Calydan le marionnettiste. Calydan l’impérator d’opérette qui se veut faiseur de roi. « Vous n’aurez jamais la couronne », lança-t-il de dépit à Frederico, l’orgueil boursoufflé, blessé. « Mais mon joli, ce n’est pas vous qui décidez qui est roi et qui n’est pas roi, c’est le destin, c’est le talent et c’est le cours des évènements ». Cette espèce d’arrogance de paltoquet et ce ouin-ouin de pleureuse, qui manipule, et ensuite joue la vierge effarouchée, sidérait quelque peu Frederico. Car quelle était la stratégie de Calydan au demeurant ? Se mettre bien avec tout le monde, et jouer sa petite carte et son petit chemin, quitte à renier soit Frederico soit Pier, selon les circonstances, selon l’opportunité. C’était acté, c’était une évidence. Tout le monde le savait, Calydan lui-même. C’est pour cela qu’il faisait avancer son poulain au Maghreb, enfin son poulain, son pion devrait-on plutôt dire. Et il avait son fidèle Ozric à l’Est. Car Calydan se voyait faiseur de roi, mais certainement peut-être roi lui-même. Car lorsque les empires allaient s’entrechoquer, cela laisserait la place libre pour les petits malins, avec leurs petites alliances aux ordres, et là notre cher Calydan aurait certainement sa chance. Et si en plus il avait un fou-furieux va-ten guerre comme Frederico qu’il pouvait manipuler à son avantage pour aller faire le gros œuvre et la démolition, ou écraser faute d’autres débouchés, si besoin était, c’était encore mieux.

Voilà mes humbles lecteurs les plans de notre ami Calydan, avec son bon ami Pier au nord, dont il ne faisait qu’attendre qu’il ne chût pour aller lui ravir ses possessions et devenir enfin un grand d’Europe. Voilà pourquoi l’orgueil de notre impérator était blessé, car quelqu’un n’était pas rentré dans son jeu de marionnetiste. Un seigneur qui avait une volonté propre, et défendait les intérêts de sa couronne, c’était inconcevable dans le petit univers de Calydan. Dans l’univers de Calydan, il y avait son cercle restreint, sa petite alliance restreinte, avec qui il jouait et qui lui était dédiée, puis son cercle intermédiaire, avec qui il interragissait et qu’il manipulait plus ou moins à son avantage, plus ou moins de manière désintéressée, puis le cercle extérieur des grands, dont il convoitait la place, les terres et le prestige. Voilà quel était le monde de Calydan. Malheureusement pour Calydan, il était tombé sur un seigneur qui ne rentrait pas dans ses schémas, il était tombé sur une marionette récalcitrante. Sur un seigneur, un vrai, un grand d’Espagne, qui défend les intérêts de sa couronne. Prêt à défendre son gain et sa terre, prêt à déclarer la guerre à toute l’Europe et à brûler toute l’Espagne pour en faire un bûcher pour ses ennemis. Frederico se leva, le regard noir, Augusto Caraña était là, ainsi que Carlos, ses plus proches généraux. Tout le monde gardait silence et sentait bien que l’instant était grave.

- Qu’on rappelle toutes mes ambassades, déclara-t-il enfin. Je n’ai plus rien à dire l’Europe. Je ne communiquerai plus avec personne, sinon mon ami de Marrakesh. Qu’on informe Pier, que quand je vaincrai, je viendrai contre lui. Qu’on informe Guronce, que quand je vaincrai, je viendrai contre lui. Qu’on informe Captain, qu’il ne peut dormir tranquille car lorsque j’aurais vaincu, je viendrais contre lui. Et cela jusqu’à Cracovie, où je châtierai Abileor, et saquerai tous ses forts. Qu’on envoie ce message au seigneur écossais, maître des îles, qu’on lui dise que je n’ai plus rien à lui dire, qu’il sait ce que je pense de lui. Que les cornemuses de la gloire et de la victoire résonnent jusque chez moi, reprisent en écho par mes braves de Galice. Qu’on lui dise qu’il sait ce que je ferais lorsque je serais en position de le faire.
Que tous mes chevaliers portent le brassard noir, afin d’aller jouter devant le roi, en signe de mépris. Qu’aucune parole ne soit prononcée. Seul le regard altier du noble ibérique doit les transpercer, avant que ce ne soit sa lance, qui les fassent trépasser.

Ainsi parla Frederico, dernier grand d’Espagne. Qui disparut quelques temps plus tard. Certains l’appelèrent un tyran, le fléau des Espagne. D’autres dire qu’il fut un grand et le dernier honneur d’une nation en déclin. Sa trace ne fut jamais retrouvée. Ses ennemis les plus acharnés lui reconnurent une fougue, la fougue d’un chien disaient certains. Sa disparition demeura un mystère, si bien que bien des années après, on prétendit qu’il n’avait jamais été et qu’il fut un personnage de légende.

Dernière modification par de Chateaubriand (14/03/2022 22:34:46)

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